ALPHABET BOCA

La Caverne
Le Cavum
L’oiseauphone
Sortie de labyrinthe
Réflexion de Voyelles
Le Cercle des Voyelles
L’île au T et sa Dame
TOTLETNA
Le nœud central
La flèche du souffle
Correspondance des Voyelles et des Consonnes

ALPHABET BOCA
Alphabet Boca
Lettres et prononciation
3/3/24

MA POÉTIQUE

« Un tour pour les couleurs », 2001
Pour moi, le point de départ d’un poème n’est pas une émotion, un sentiment ou une idée. Ce n’est pas l’Amour, ce n’est pas une femme, ce n'est pas La Femme - quoique l'idéal féminin, la femme qui n'existe pas, la femme absente, y joue son rôle. Ce n’est pas non plus la Souffrance ou la Bonté, la Pitié, une Solidarité D'Opprimé, le Désir D'Améliorer Le Monde, un de ces sentiments chaud et gras, ronflant, de bazar, sensuel, larmoyant, sirupeux et séraphique, dont je pourrrais être fier, un beau sentiment, genre qui me sortirait de ma solitude et me ferait bien considérer. 

Ce n’est pas non plus un condensé de roman. Ce n’est pas un ressassement. Aucunement. Dents serrées sur ce qui n’est pas à dire. Et ce n’est pas non plus la volonté d’écrire un poème. Et – ce qui est encore pire à dire - ce ne sont pas des mots. Pas encore. C’est quelque chose d’avant les mots.

Parce que (j'en suis de plus en plus convaincu), si vous êtes poète de naissance, c’est-à-dire fatalement, c'est-à-dire orphelinement - orphelin de poésie, c'est à dire d'Orphée (sinon rien ne s'explique) -, vous n’êtes pas à l’aise dans votre langue. Vous ne la sentez pas comme votre langue, vous la sentez comme celle des autres. De ceux qui ont leur place dans la société où vous vous trouvez. Qui en sont les possédants. À quelque titre que ce soit. D'en haut ou d'en bas. Vous pas. Vous n'y avez aucune place. En aucune manière. Vous y êtes tombé de travers. Irréconciliablement. Pour cette vie en tout cas. C'était pourtant bien parti. Mais ça a mal tourné. Dieu merci.

Et donc, pour cette vie, c'est raté. Socialement. Dès le départ ou à peu près. Plus votre affaire.

Pour commencer, vous n’aimiez pas la façon dont les français parlaient. Riaient, pleuraient, chantaient. Se plaignaient. Et mangeaient. C'est une chose que vous avez été long à déceler. Leur épouvantable façon de parler, de pleurer, de rire, et surtout de manger. Et de ne jamais remercier. Vous n'aimiez pas la façon dont ils buvaient. Vous n'aimiez pas la façon dont les Américains leur avaient appris à fumer après la Résistance à laquelle ils n'avaient pas participé. En un mot vous n’aimiez pas ‘’l’esprit français’’.

Vous soupçonniez qu’il y avait eu un traficotage dans votre langue, avant qu'on vous l'apprenne. Vous soupçonniez qu’on vous avait appris à parler une langue qui n'était pas vraie.

Avec le temps, vous avez compris que vous n’aimiez pas ce qu'était devenu le français, pas plus quvous n’aimez ce qu’est devenue la France, parce que vous avez une autre idée de ce que c'est qu'une communauté, un territoire et une langue. Parce que vous voyez que la France n’a pas changé depuis qu’elle s'appelle, plus germaniquement que franchement, "franque", c’est-à-dire le pays d'un peuple qui ne peut plus concevoir la vérité. Conquis & décomposé. D'un peuple qui n’est plus un peuple, s'il en a jamais été un, avant d'être Celte, guerrier et mangeur de viande. D'une masse de gens soumis. Bigarrée, me direz-vous, cette masse… D'autant plus impuissante. Ce qui se joue là est une constante dans l’histoire des Français.

Quand un peuple qui n'est plus pleurera-t-il sa vraie misêre ?

La poésie n'est pas faite pour vous réconcilier avec ses idoles. Elle n'est pas faite pour vous aider à transiger avec les mangeurs de viande. Elle est faite pour que vous n'en entendiez plus parler. Pour les fuir. Déguerpir. Vous en dépêtrer. Pour que vous inventiez votre langue. C'est la suprême façon d'en sortir. En créant un autre monde. En écho avec d'autres irréductibles. Une friche, un terrain vague où la parole imposée meurt pour renaître libérée. Il y a là une nécessité. Osirinienne. Destruction/Reconstruction. Mort/Renaissance.

C’est pourquoi vous avez eu besoin de remonter en amont du français. Pas seulement au latin, au grec, au celte, à l'hébreux, au sanskrit, à l’égyptien, mais aux patois locaux, d’ici et d’ailleurs, et dans le vôtre, de patois - celui que vous parlez seul -, à l’essentiel. C'est-à-dire à l'élémentaire. Aux phonèmes. À l’endroit où la langue s’invente. À la Bouche d’Ombre, comme disait Victor Hugo. À la Boca.

(à suivre)

SUITE DE VERS DECOUSUS POUR COMMENCER UNE ANNEE QUI PROMET D’ETRE CHAOTIQUE

Tout va désespérément bien dans le ciel quand sur terre tout tourne à l’aigre
Jupiter rencontrera la lune en Taureau ce matin
L’arrière-fond de l’air est encore sain je l’affirme
Mais il y a à l’est au mât un goût de maigre
À l’international un parfum de pègre
& en dessous l’évidence d’un crime
Qui rendent les débuts de semaine de plus en plus incertains

Où est-elle la noire Justice demande le chœur antique
Que sont devenus les vrais hommes, les cœurs véridiques
Appeler chat un chat ne mange pas de pain
On n’entre jamais dans un gant de la même main
Dire ce qui couve dans les crânes n’est pas lever un lièvre
Depuis quand tirer un coup tire-t-il à conséquence, hein
Marcher sur la tête ne suffit-il pas pour entrer dans la danse
Maxime vérifiée par maint écrivain
Ce n’est pas en prenant le monde pour une tarte que l’esprit vient –
Pas plus qu’en prenant sa mère pour une tante, son père pour cible & les Erinyes pour rien
Une paix s’ourdit, le serpent se déride
Une vanne inouïe, le mot saoul repart à vide
Courte-échelle ne mène aux cimes
Lécher bottes qu’aux latrines
Il est rare qu’on touche au sublime quand on a le ventre plein
Votez le véto, j’ai mal à mon chien
Appelez-moi Speed, je n’ai plus de freins
Prêtez-moi vos plumes, que je m’en parfume
Refusez-moi vos colonnes, je m’en tamponne
Les électrocars feront un tabac l’an prochain
Fumée ! chantent d’avance les billets de banque
Remastérisés en bitcoins dont le menu peuple manque
Toc en stock chant du cygne
du troc hui à portée de main
La haute culture est une énigme
Mon petit doigt me dit que le nouveau premier ministre n’ira pas loin

Qu’en est-il Joseph de l’ami qui pérorait hier sur le smig
Prétendait transmuer l’avenir à l’alambic
Qu’en est-il de ceux pour qui le mot juste ne peut plus se dire qu’en latin
La soupe est froide, le pain dans le four se gondole
Le cœur du Nouveau Récit branle de la quille
Il y a un brin de laine grise accrochée au carreau des lunes enfuies
Pas besoin de taper dans le mille pour s’envoler sur les ailes de la nuit
L’affaire est assez grave, dit le ministre des Choses Tues, pour que nous nous concertions avec l’ennemi
Le peuple est sur le point d’y voir clair à nouveau comme en 68
Il faut agir vite
Frapper un grand coup avant qu’il y ait une fuite
Que l’affaire s’ébruite
Que la Bête irrume
Que le Covid + ne soit plus qu’un vain rhume
Qu’ils n’y croient plus
Attendons de voir de quelle outre cette neuve oie accouche
Demande le chant bêlant des dés putatifs
De quelle perle cette huître
De quel aube cette nuit, de quelle Io cette génisse –
Quel taon mort y mettra fin

Point n’est rare de voir des baies molles mûrir en symphonies
Faute de givre de quoi je me merle ? assène le corbeau à son âme raide
Dieu ait son âne, quand un fou meurt, insinue le pieux fourbe
A la reine qui l’aima, Anne aux cils de kohl, aux paupières de tourbe –
A la chandeleur casser des œufs sur la tête d’Ophélie
Filant la métaphore hamletienne poursuit le vieux lord
Au chant du coq avoir la chair de poule
A la pêche aux moules partouzer dans de jolis cris
Il n’est d’angle qui ne se terre quand le compas des îles s’absorbe
en réflexions hugoliennes sur l’essence de la tragédie,
De nue qui ne se voile, de veau qui ne se vêle, il n’est de vague
Qui en écume ne s’étiole, d’Antigone qui ne se révèle
Sœur de Cassandre, d’Iole et d’Aphrodite
Fille du sang du père que des astres criblent –
D’amnésie qui ne se réveille barde
D’aphasie qui ne s’épèle en impromptus
D’Opéra qui ne se termine en tutus
De fin de siècle qui ne montre son cul

Ne me demandez pas qui goûte ces balivernes
& plus d’une fois les bisse aux tavernes des Halles qui n’existent plus
Demandez-le plutôt à vos rats et à vos souris
Coupés courts
Qui regardent la télé depuis l’au-delà ils&elles
Je vous aurais bien envoyé cette nouvelle épître à capelle
Mais le temps de l’écrire déjà une autre m’appelle
Bonne année à tous, sans la toux, l’hiver sera court, en attendant la soif
d’absolu qui nous guette
Quand le Printemps Nouveau lèvera sa baguette
(Lune en Lion, Mars en Poissons
près Neptune, Vénus avec Saturne)
Ô la fête alors, je l’entends d’ici
la cacophonie
le poème sans queue ni tête
pire que celui-ci !

NOËL PASSÉE TROP VITE

Le temps passe à toute vitesse 
À peine vécu, l'instant est effacé
On voudrait freiner, s'arrêter, l'habiter
Sans en être aussitôt délogé

Sans que des jours passants moins qu'une image reste
Qu'on devra, si par faiblesse on s'y attache
Comme à un paysage entrevu à la fenêtre
fugace d'un train, oublier
Comme à l'âme d'un objet
Sur le pétale d'un évanescent papier
Qu'une photo aura fixée
Pour la faire disparaître en beauté

Dans la maison dont la mémoire aime s'entourer
Le salon, l'ancienne salle à manger
Les bibelots, le marbre de la cheminée
Dont nous nous déshabituerons comme du reste
Remiserons dans le même grenier
Pour les oublier à leur tour
Jusqu'au jour où nous les retrouverons
Le temps d'un sanglot
Pour la promesse de bonheur qu'ils contenaient

Qui, moins que tout ce que le bon vieux Temps transporte
Avec son habit rouge, sa luge, son hermine, ses rennes, sa hotte
Ses lutins, ses loups, ses fées
Sa cloche ! cette promesse,
À la Noël de ma quatre vingt troisième année
Rire des enfants et mémoire des morts mêlés
En guise de jouets
(Passera-t-il cette fois encore par la cheminée ?)
Ni rebrillera ni semble avoir été vraiment dite
& encore moins être arrivée

Mais oh la surprise d'une joie nouvellement née !

À mes petits-enfants
dans tous leurs pays

VIAJERO

Poésie dite

VIAJERO est un récital-fleuve qui dure six heures. Je n’en ai donné jusqu’à présent que des fragments. Chacun a sa couleur, qui va d’une inspiration orphique-chamanique à une distance ironique. 

L’invention prosodique a été constante dans ce périple, Pour le mémoriser j’ai utilisé la technique inca des cordelettes nouées, des quipus

Tout le monde aujourd’hui est devenu familier avec le chamanisme, mais l’orphisme est passé dans l’oubli – tout comme l’ancienne croyance selon laquelle les maladies nous viennent de la perte de notre âme. 

Où vont les âmes perdues ? Celles qui étaient repêchées jadis par les chamanes peuvent-elles être encore ramenées à la vie, ou sont-elles condamnées à être mortes pour toujours, comme – Orphée s’étant retourné –  Eurydice ?

Repêcheur d’âmes, le poète aujourd’hui ? Insuffleur de vie ? Ou simple « passeur d’âme », amuseur… ? 

Pourquoi Orphée a-t-il failli ? 

Dans l’histoire anthropologique, la perte du chamanisme est un tournant. L’échec d’Orphée est le marqueur mythique de ce drame.

Disponible en 3 formats, broché, relié, kindle, en noir, en gris ou en couleur, à des prix allant de 6€ à 21€, sur
https://www.amazon.fr/gp/aw/d/B0CJ5RZQR1?notRedirectToSDP=1&ref_=dbs_m_mng_wam_calw_tkin_thcv&storeType=ebooks

Je recommande le noir broché sur papier crème à 9,50 € (édition du 1er décembre 2023). Les éditions à 15 € (broché) et 21 € (relié) sont en couleur.

Jean Monod 

POÉSIE DITE Vidéos
https://www.youtube.com/@jeanmonod6336

DON'T LET THE OLD MAN IN
1
https://www.facebook.com/reel/1343972052912590
2
https://www.facebook.com/reel/1051564526000282
3
https://www.facebook.com/reel/7040641085988677

INVOCATION https://youtu.be/NttbLjirV_8?si=yk5tT-HH8o1PuZBt

HAPPY SLAVES
https://www.facebook.com/reel/1000270694654526

HAU
1
https://www.facebook.com/reel/2635560976619870
2
https://www.facebook.com/reel/7368795496487838
2 ½
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1563322100868692&id=100015727503680
3
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid033h6JHeRSABJVgugT4VRmPqk4GDiPEc8yvoWA5rRmDV8kgZ5y8ZjTXaweJbHgYcV3l&id=100015727503680

SOMETIMES https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid0pn9GyGBKrkdsz62tzm5Us9vUijMAJnGmHqCU3pQz8uMXZMd7JdqPQybgdktJXou5l&id=100015727503680

Autres reels

https://www.facebook.com/jean.monod.94


#poésiedite #clipoème #chamanisme #quipus #Orphée #élora #viajero #Théâtricul #parlesyeuxdesmots #aprèsledéluge #abc'éditons #aiouéditions @jméditeur















	

DON’T LET THE OLD MAN IN & autres Nouveaux Poèmes Songs

Jean Monod, 2023
NOUVEAUX POÈMES SONGS 


You have made your way back
as far as you could
Now each step is forward
no matter where you go


Went in the wood with my dog
There was no rain there was no fog
Chestnuts on the path, christmas eve
White mushrooms under yellow leaves
While the last red ones were dancingly falling…


NO LONGER LOST

Coming on my way
knowing where I am
in the circle of life
on what point
exactly

No longer lost
no longer like a ghost
no longer unknown to myself and most
A nobody

No longer like a book on a shelf
that nobody wants to read and take away

Step by step on the road
which been waiting for you to come
and find your way

Step by step on the red road
which been waiting
that all lifelong of yours
to take you away.

Entrée des Alpes
10/5/2023


HAPPY SLAVES

Watching people walk along the sideway
In that Fairy Day
Men & women, their children & their pets
They need shoes, they need clothes, they need food
Sometimes they need italian ice-cream too
Earth people
Billions of them
Wrapped in the same brand new Thing
Made of illusion & doom
Listening to the same tunes
That make them work
To keep the Big Industry going
Happy slaves
Worshiping the same Gold
When you ask one of them what they think
That's all they've ever seen
they say
Since the last film.

Genève
15/5/2023


OF SHEEP, WOLVES & MEN

Watching wolves roaming around the sheep herds
Dozens of them
White wolves, grey wolves, black wolves
They need food
They are not afraid of the shepard
They only fear dogs & guns
They don't kill the young ones nor the pregnant gals
They only eat the old & the sick
that would be killed by their own mates
if they lived in closed spaces
Why do men gather thousands of sheep in the same place anyway ?
It's not social
It's not cultural
It's industrial
There is no wolves threat
They take care of the herd
They make medecine
There should always be a way to come to terms
between sheep, wolves & men.

L'Oule
22/5/23


NEVER I

Played so many roles
Forget them at times
Can't remember who I was
Last time I was I
Woman trans or bi
Animal of what kind

Man of thousand tribes
Changed so many times
Loved so many gals
Had too many wives
The next one always trickier
than the last one

This I'll never learn I gess
Seems I've never been
sustainabily I
The hell tryin to remember
all those chicks I been
in that single life

Life is tricky, my friends
More tricky are women
But the trickster number one
Is the one you call I.



LIGHT IN AUGUST

Sun in the sky
Flame on my skin
Sand under my feet
Planets in my eyes
Enjoy life for what it is, man
A miracle in the infinite

Walking along the southern sea
In the light of the sun
and the wind
What do I think ?
Nothing
Poetry is praying
Flame walking along the sea

Singing in my car
Drinking sand grey wine
Waiting for the sun to go down
& the moon to rise
I'll go to spend the night
in the music of the waves
when I'm through with memories
& desires

On what string
does this song sing ?
Is it blue, red or yellow ?
Did I ever
hear a song
on that string ?
A chime in a still
Echo of nothing

Sète, juillet 2023



DON'T LET THE OLD MAN IN

Age's not just a question of skin
There's more inside than you think
Can't make money of everything
Nor kill a soul at every meal
Think too soon you're saved you'll sink
But the most important of all
Don't let the old man in

Pray God, praise the Devil
Have your jog in the morning
& your ging in the evening
Hate Jews, hate Russians, hate Muslims
Fall in love with Marylins
But the most important thing
Don't let the old man in

Drop out, turn in, keep smiling
Become a rock star, practice archery
Stick to a queen's smile, verify
That you're an emperor above her knees
& make a big film of your story
But the most important thing
Don't let the old man in

Fly to Mars, improve your Chinese
Follow your way, make gods of your whims
Rob lands, raise taxes, plunder the weak
Earn a million more than you can eat
& pity the price of gasoline
But the most important thing
Don't let the old man in

Stay young, be a chief, built pyramids
Have your hair cut, keep your nails clean
Held meetings, wage all the wars you wish
Fast with servants, dine with kings
Care for a bee before they all vanish
But the most important thing
Don't let the old man in

Burn the planet, call it progress
Spoil the ocean, call it ecology
Rape & kill, say it's democracy
Don't give dam, pay your bills
Drive your car as you always did
But the most important thing
Don't let the old man in

Make a dream - imagine
Once upon a time we all were spirits
No one reminds when they departed & why
What were their ways, tbeir rhytms, their rhymes
Who cares if a moon dies when new stars arise
& the most important saying
Is not to let in the old ones

Cherish kids, broil lambs
Believe you're above all the animals
Extinguish those who think man
Ain't the smartest duck who ever smiled under the stars
Mind they might brief you someday with your racontars
So the most important thing
Is to keep them all dead out

A day in Venice in the sixties
Saw a swan goddess with a thousand wings
"Hi beauty", said I, "howd's it feel in your string ?"
"Drop dead, honky", she replied, "& keep walking"
Next you were making it in her cabin
There were sorts of old men around this spring
"Be an angel", she said, "let them in."

Souillac 26-9-23


Jean Monod VIAJERO, Aiou, 2023

Disponible en 3 formats, broché, relié, kindle, en noir, en gris ou en couleurs, à des prix allant de 6€ à 21€, sur
https://www.amazon.fr/gp/aw/d/B0CJ5RZQR1?notRedirectToSDP=1&ref_=dbs_m_mng_wam_calw_tkin_thcv&storeType=ebooks


Autoportrait, 1984
Jean Monod POÉSIE DITE Vidéos 
https://www.youtube.com/@jeanmonod6336

DON'T LET THE OLD MAN IN
1
https://www.facebook.com/reel/1343972052912590
2
https://www.facebook.com/reel/1051564526000282
3
https://www.facebook.com/reel/7040641085988677

INVOCATION https://youtu.be/NttbLjirV_8?si=yk5tT-HH8o1PuZBt

HAPPY SLAVES
https://www.facebook.com/reel/1000270694654526

HAU
1
https://www.facebook.com/reel/2635560976619870
2
https://www.facebook.com/reel/7368795496487838
2 ½
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1563322100868692&id=100015727503680
3
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid033h6JHeRSABJVgugT4VRmPqk4GDiPEc8yvoWA5rRmDV8kgZ5y8ZjTXaweJbHgYcV3l&id=100015727503680


#poésiedite #clipoème #chamanisme #élora #viajero #Théâtricul #parlesyeuxdesmots #aprèsledéluge #abc'éditons #aiouéditions @jméditeur

SOMETIMES

You have to attack the fire


Sometimes you have to go in & dig
as deep as you can
Sometimes you have to go out & walk
as far as you can
Sometimes you have to go up & climb
as high as you can
& sometimes you have to stay where you are
& do nothing
Absolutely nothing
Not even think

Sometimes you need to go to the theater
Sometimes you need to read the newspaper
Sometimes you need to have a beer
Sometimes you need to go to a bar
Sometimes you need to talk, argue, voice your advice
Sometimes you even need to shout
& sometimes you only need to sit alone
With your flesh & bones
& do nothing
Not even use your cellphone

Sometimes you need to hit the road
Sometimes you wish you had a boat
Sometimes you dream that you are a planet
Sometimes you fancy that you are flying in your jet
& sometimes you don't need to move at all
Just stay home
If you have a home
& do nothing
Not even feel
Not even eat a single meal
Only breathe
Fight your desires
Until you are one with your soul

Sometimes you wish life was longer
& you could stay young forever
For all your dreams to realize
Sometimes you wish there was no death
Or there was another earth
To make it better the next time
Sometimes you wish Hell was a myth
The Promised Land out of reach
& the whole world a Paradise
Sometimes you wonder what if
Eurydice was a trick
Orpheus didn't look back
Of poetry life never lacked
& you were not the slave of your stomach

Sometimes you need another drink
Sometimes you need another start
Sometimes you need to hear rock music
Sometimes you need to hear Mozart
Sometimes you imagine that you're a big shot
& even God can't see what's in your heart
One day you wish you were a saint
Next day you want to be a star
Sometimes you wish you could dedicate yourself to an art

Sometimes you wish men were better
Humans not split in poor & rich
History not a bad trip
& wealth not the sister of war
Sometimes you dream of a world which
Wouldn't be directed by a witch
Whose power is a sheet of paper
Sometimes you wonder who wrote the script
Sometimes you bet you know the answer
Sometimes you wish you'd never been a traitor
& could escape the Wheel of Terror
Sometimes you have to take things as they are

Changing man
Never aiming at justice
Stubbornly selfish
Son of Prejudice & Pride
Always taking, never giving
Always envying, deceiving, stealing
Never thanking, never sharing
Always zooming between true hatred & pretended love
Accumulation & worship
Submission & revolt
Always dreaming of a revolution that never comes
Driven out of the way of truth by antics
Sometimes you wish you had brothers & sisters
When everyday thousands are slaughtered
Sometimes it looks like they've all been turned into mud
Sometimes you whish everybody was a good dude
& you eat lambs

Enlight your heart
You are not alone in the ship
The Wheel of Illusions is turning around the same Hole for everyone
In the Kingdom of Death all souls are equals
Who wants to be a number in the crowd ?
Wheel of Illusions, Wheel of Tears
Wheel of Terrors, Wheel of Desires
Blackhole in the center ! Swallower of Light & Life !
Big Bang in reverse ! Cosmic Cannibal !
If you want to survive the Big Bug that is coming
You'll have to attack the fire

Sometimes you have to go in & dig
as deep as you can
Sometimes you have to go out & run
as fast as you can
Sometimes you have to go up & fly
as far as you can
& sometime you have to be where you are
& strive
To help the sick to regain their health
The amnesic to regain their past
The fool to regain their minds
The bodies to regain their souls
The suffocated to regain their breath
The voiceless to regain their mouth
The dispossessed to regain their lands
The peaceful to regain the earth
& the animals to obtain rights
Not to be mass-murdered any longer
For humane pleasures & apetites

Sometimes the madness is going so wild
That you have to be where you can save lives.



  Jean Monod VIAJERO Aiou 2023 

Disponible en 3 formats, broché, relié, kindle, en noir, en gris ou en couleurs, à des prix allant de 6€ à 21€, sur

https://www.amazon.fr/gp/aw/d/B0CJ5RZQR1?notRedirectToSDP=1&ref_=dbs_m_mng_wam_calw_tkin_thcv&storeType=ebooks

    Jean Monod POÉSIE DITE 
Vidéos

https://www.youtube.com/@jeanmonod6336

DON'T LET THE OLD MAN IN
1
https://www.facebook.com/reel/1343972052912590
2
https://www.facebook.com/reel/1051564526000282
3
https://www.facebook.com/reel/7040641085988677

INVOCATION https://youtu.be/NttbLjirV_8?si=yk5tT-HH8o1PuZBt

HAPPY SLAVES
https://www.facebook.com/reel/1000270694654526

HAU
1
https://www.facebook.com/reel/2635560976619870
2
https://www.facebook.com/reel/7368795496487838
2 ½
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1563322100868692&id=100015727503680
3
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid033h6JHeRSABJVgugT4VRmPqk4GDiPEc8yvoWA5rRmDV8kgZ5y8ZjTXaweJbHgYcV3l&id=100015727503680

SOMETIMES
1 2 3
https://youtu.be/wN4nm4QkSRY?si=J-dVnCSseyX3J6Oh
4 5
https://youtu.be/ynDCJCfkbPc?si=uvFF5RAsiELG4y4A
6 7
https://youtu.be/PT_yBcSgneU?feature=shared
8 9
https://youtu.be/PT_yBcSgneU?feature=shared
Jean Monod 2023

EMPÉDOCLE & Co

EMPÉDOCLE & Co

Empédocle s'est jeté dans l'Etna
Li Po s'est noyé dans une lagune
L'un enviait au soleil son éclat
L'autre rêvait d'attraper la lune

Pour un faux pas trop regretté
Orphée fut déchiqueté par
Les Ménades. Sans l'imiter
D'un bras fut diminué Cendrars

Ses pas n'ont pas longtemps porté
Rimbaud au retour du Harrar
Villon s'est tu après avoir
Balancé entre art et gibet

Plus près de nous Pasolini
Fut occis dans un traquenard
C'était nuit noire. Hölderlin lui
S'est éteint dans un long soir

L'instinct de mort est inhumain
Nous ne la sentons pas venir
Presque toujours à bien finir
Nous soustrait quelque médecin

L'absinthe a-t-elle exclu Verlaine
Du cercle des divins buveurs
& les maladies vénériennes
À Baudelaire ôté son cœur ?

Apollinaire crâne ouvert
Aux tranchées n'a pas survécu
Combien d'autres ont disparu
Qui nous chanteront leurs vers

Sous la terre ?

& Karl Marx assis à la terrasse du Nemesis à Nîmes
Mangeait tout en observant les passants sa pizza
Songeant
Tout va de mal en pis
Mais un livre peut changer la face du monde
Pourvu que ce soit une fiction
& même quand tout sera détruit en fin de comptes
Un poète se souviendra de moi dans un autre monde
Où il n'y aura plus ni prolétariat ni bourgeoisie
Seulement une immense masse laborieuse
& le quotidien dans son insignifiance heureuse
Tournée en spectacle
comme si je n'avais rien écrit
Sous la menace
qui fera son prix

Des bombes.

Gaza 15 octobre 2023

Quelle sorte de bombe est-ce là ?

#poésiedite #viajero #clipoème

https://youtu.be/Cdh18bi6tuE?feature=shared

DON’T LET THE OLD MAN IN

DON'T LET THE OLD MAN IN 

Age's not just a question of skin
There's more inside than you think
Can't make money with everything
Nor kill a soul at every meal
Think too soon you're saved you'll sink
But the most important of all
Don't let the old man in

Pray God, praise the Devil
Have your jog in the morning
& your ging in the evening
Hate Russians, hate Jews, hate Muslims
Fall in love with Marylins
But the most important thing
Don't let the old man in

Drop out, turn in, keep smiling
Become a rock star, practice archery
Stick to a queen's smile, verify
That you're an emperor above her knees
& make a big film of your story
But the most important thing
Don't let the old man in

Stay young, be unique, built pyramids
Follow your way, make gods of your whims
Rob lands, raise taxes, plunder the weak
Earn a million more than you can eat
& pity the price of gasoline
But the most important thing
Don't let the old man in

Fly to Mars, improve your Chinese
Have your hair cut, keep your nails clean
Held meetings, wage all the wars you wish
Fast with servants, dine with kings
Care for a bee before they all vanish
But the most important thing
Don't let the old man in

Burn the planet, call it Progress
Spoil the ocean, call it Ecology
Rape & kill, say it's Democracy
Don't give dam, pay your bills
Drive your car as you always did
But the most important thing
Don't let the old man in

Make a dream - imagine
Once upon a time we all were spirits
No one reminds when they departed & why
What were their ways, tbeir rhythms, their rhymes
Who cares if a moon dies when new stars rise
& the most important saying
Is not to let in the old ones

Cherish kids, broil lambs
Believe you're above all the animals
Extinguish those who think that man
Ain't the smartest duck that ever smiled under the stars
Mind they might brief you someday with your racontars
So the most important thing
Is to keep them all dead out

One day in Venice in the sixties
Saw a swan goddess with a thousand wings
"Hi beauty", said I, "howd's it feel in your string ?"
"Drop dead, honky", she replied, "& keep walking"
Next you were making it in her cabin
There were lots of old men around you this spring
"Be an angel", she said, "let them in"

Jean Monod VIAJERO Aiou 2023

VIAJERO

VIAJERO est un récital-fleuve qui dure six heures. Je n'en ai donné jusqu'à présent que des fragments, depuis le Festival International de Poésie à Cogolin en 1985 jusqu'à à Hyères, Souillac, Genève et Espeluche en 2023, en passant par Lodève, Toulouse, Milan, Locarno, Pavie, etc. sous les titres MAZZERU, TREIZE PAS POUR UN VERRE, POÉSIE À LA CARTE, ÉLORA, POÉSIE DITE... 

Quand je repense à cette période qui s’étend sur près de quarante ans, j’y vois passer un créneau vide : la poésie dite. Je m’y étais trouvé naturellement dès le début, puis je me suis mis periodiquement en éclipse. L’avant-garde faisait un tel tapage qu’il était difficile de se manifester dans sa discrétion novatrice !

Il y a 23 morceaux dans VIAJERO. Chacun a sa couleur, dans une variété qui va d'une tonalité élégiaque à une distance ironique. L'invention prosodique est constante dans ce périple. L'inspiration est orphique et chamanique.

Tout le monde aujourd'hui est devenu familier avec le chamanisme, mais l’orphisme est passé dans l'oubli. Plus encore la possibilité, pour une âme perdue, d’échapper au destin d’Eurydice...

Où vont les âmes perdues ?

Celles qui étaient retrouvées jadis par les chamanes peuvent-elles encore être ramenées à la vie, ou sont-elles condamnées à être de nouveau perdues – cette fois irrémédiablement comme – Orphée s’étant retourné – Eurydice ?

Repêcheur d’âmes ou tueur d’âmes, le poète aujourd'hui ? Sorcier ou chamane ? Ou simple "passeur d'âme"... Cette question hante VIAJERO.

Pourquoi Orphée a-t-il failli ?
Orphée sorti de l'enfer s'est retourné
& Eurydice est retournée à son enfance
Où éternellement elle recommence
Son manège : Un, deux, trois, Soleil !
Les petites filles qui jouent à la marelle
Donnent au paradis des ailes
De soupirail New-Yorkais.

https://www.amazon.fr/gp/aw/d/B0CJ5RZQR1?notRedirectToSDP=1&ref_=dbs_m_mng_wam_calw_tkin_thcv&storeType=ebooks